La gestation pour autrui met en danger la santé et la vie des mères porteuses, un aspect passé volontairement sous silence. La coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution a mis en lumière cette sombre réalité en organisant un webinar avec l’approche féministe qui est basée sur la « femme mère ».
Les récits que portent les promoteurs de la GPA doivent être confrontés avec les droits des femmes et des enfants. Ce n’est pas le cas. Cacher les problèmes de santé, de handicap, après la naissance de l’enfant remis aux parents d’intention relève d’une volonté délibérée. Volonté délibérée aussi d’effacer les mères mortes en GPA car cela peut nuire au marché. Le seul critère qui vaille pour les entrepreneurs de GPA c’est celui de la satisfaction des clients. Combien de femmes mortes en GPA en Grèce, en Ukraine, en Inde ? Personne ne sait. Ce sont des femmes qui meurent dans l’anonymat, des femmes dont les familles sont réduites au silence parce que la mort est contractualisée,le marché doit continuer à prospérer. Les contrats de GPA ne protègent en rien les femmes et leur famille. Les clauses qui y figurent entravent la liberté de mouvement des femmes avec des interdits tels que l’interdiction de la natation, de rapports sexuels pendant la grossesse, l’obligation de s’installer dans un lieu autre que celui dans lequel elles résident, les prescriptions données par les cliniques aux médecins qui vont procéder à l’accouchement. L’enfant est l’objet d’un contrat, c’est en quelque sorte une marchandise dont on se débarrasse si elle n’est pas conforme aux attentes. Des femmes engagées dans un programme de GPA sont tenues d’avorter, sous peine de rembourser tous les frais, si l’enfant est porteur d’un handicap décelé avant la naissance, si son poids est insuffisant par exemple. Les Etats ne doivent pas ignorer cette pratique et doivent accepter de l’affronter. Mais les Etats veulent-ils vraiment protéger les femmes ? c’est une question politique. Devant l’absence de volonté des gouvernements il faut utiliser le levier de la diplomatie féministe. Alors qu’elle soit commerciale ou éthique concept plus vendable aux bonnes âmes ne changent rien au fait que les droits les plus élémentaires des femmes sont bafoués et leur dignité malmenée.