L’association Regards de Femmes a organisé le 2 mars une soirée consacrée à « l’éducation aux outils numériques et aux dangers inhérents à leur utilisation » avec Fabienne Billat conseillère en communication et stratégie digitale.
Les outils numériques font partie de notre quotidien. « Le numérique contribue à l’écriture du monde ». On ne peut donc pas s’en extraire totalement. Pour autant il faut savoir les utiliser. Internet et les réseaux sociaux permettent d’accéder à une grande masse d’informations, de discuter, d’accéder à de multiples services… Mais en utilisant ces outils nous laissons des traces, des données. C’est à partir des données que nous fournissons sans en avoir toujours conscience que sont fabriqués les algorithmes qui peuvent contribuer à influencer nos comportements et nos façons de penser. Il faut capter l’attention des utilisateurs d’écrans ce qui peut aller jusqu’à l’addiction.
Les femmes sont peu nombreuses dans ce secteur mais ce constat n’est pas nouveau.
 Les contraindre à se former dans ce domaine ne sert à rien, il faut plutôt trouver des leviers de motivation. Entrer dans ce secteur c’est faire en sorte « que le web ressemble un peu plus à la société ». C’est « une façon de changer le monde ».

Les réseaux sociaux offrent de nombreuses opportunités mais présentent aussi des risques. Risque de croire ce qui est lu sans discernement, d’être victime de harcèlement, d’accéder à des scènes de violences physiques. Les violences virtuelles peuvent parfois se déployer dans la vie réelle. Enfants comme adultes sont exposés.

L’éducation à ces outils passe par les parents, par l’école. Il faut en connaître les coulisses, en maîtriser les tenants et les aboutissants. Il faut avoir un esprit critique, ne pas hésiter à bloquer des comptes, à se déconnecter, s’abstenir de raconter sa vie. La difficulté pour les parents est de ne pas être au fait de technologies que leurs enfants maîtrisent beaucoup mieux qu’eux, et de ne pas toujours avoir le temps pour contrôler ce qu’ils regardent.

Il faut souligner les interventions du législateur avec la loi Schiappa de 2018 qui punit le cyberharcèlement et les raids numériques a déjà prouvé son utilité (Affaire Mila) et un autre projet de loi en cours de discussion pour interdire l’usage des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 15 ans sans accord parental.

Quant à la modération des contenus, elle est difficile car les plateformes sont étrangères. Qu’en est-il enfin de l’éthique et du respect de la différence ? qu’en est-il aussi de la propriété des données qui ne sont pas en France ?