Soirée-débat ce mardi 19 janvier à Lyon à l’initiative de « Regards de Femmes » pour parler des utopies meurtrières et de l’influence qu’elles ont sur la jeunesse, avec Saïda Douki Dedieu, professeure émérite de psychiatrie à la faculté de médecine de Tunis, auteure de « Les femmes et la discrimination, dépression, religion et société » aux éditions Odile Jocob.
J’ai eu le plaisir de pouvoir échanger au cours de cette soirée avec deux femmes exerçant des responsabilités dans des mouvement en faveur des droits des femmes au Mali et séjournant à Lyon pour suivre une formation.
Les utopies portent en elles les germes de leur vision totalitaire. Illustration en est faite avec le nazisme, le régime des khmers rouges et en remontant dans le temps avec la république chrétienne et religieuse de Florence. Toutes les utopies présentent les mêmes similitudes : obsession de la pureté, élimination des intellectuels, interdiction des plaisirs et enrôlement de la jeunesse.
L’utopie vise une transformation du monde, une uniformisation rationnelle et généralisée. L’utopie redoute l’autre et la différence.
Les utopies attirent les jeunes parce qu’à cet âge l’amour de soi, l’estime de soi sont remis en question. L’adolescence est une période de crise narcissique et identitaire et qui, de plus, est une période qui dure de plus en plus longtemps du fait de la crise économique. Les jeunes ont des difficultés à trouver du travail, à fonder une famille, à devenir des adultes.
Pour l’utopie meurtrière à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui il n’y a pas de deuil du passé, l’avenir c’est le passé et il n’y a donc pas de rupture avec l’enfance.
Pour empêcher ces jeunes de se laisser entraîner il faut lutter contre les inégalités sociales, le culte de l’argent, celui de l’homme jetable. Pour un monde meilleur et non pas le meilleur des mondes il faut donner une place non pas aux utopies mais aux atopies, à la jeunesse, aux consomm’acteurs, à la fraternité, à l’humanité. Seuls les jeunes peuvent rêve ce monde et le réaliser.
Les uns et les autres, nous avons souligné le silence assourdissant du monde politique et cela depuis des années, préférant acheter la paix sociale au détriment des femmes d’ailleurs. De la même façon nous constatons que des élus n’hésitent pas à se rapprocher de communautés notamment religieuses afin de s’en assurer les suffrages.
L’éducation des femmes est primordiale mais pour que les jeunes soient équilibrés il est impératif de réindroduire la fonction paternelle qui fait souvent défaut.
Nos sociétés reconnaissent l’homme et la mère mais la femme et le père en sont exclus.