cimg50310 Le  1er forum du renouveau européen organisé par le Parti Démocrate Européen* s’est tenu à Paris sur le thème « Les français et l’Europe »

Parler d’Europe n’est pas chose facile dans un pays qui y croît de moins en moins. En atteste un récent sondage qui montre le désamour de la France pour l’Europe alors que notre pays a été aux origines de  la construction européenne. Ce  sentiment de défiance est présent en Europe du Sud comme en Europe du Nord. Il y a une perte de langage commun entre les élites et le peuple.
Nous avons besoin d’Europe et les opinions publiques y sont opposées.

Et pourtant en s’engageant pour le projet européen on s’engage pour l’avenir de notre pays (Michel Barnier).

Nous vivons des moments graves et exigeants : instabilité du monde, crise en Europe avec un niveau d’endettement et un chômage élevés, changement climatique. Et pourtant l’Europe n’a jamais été autant critiquée entraînant la montée des populismes et la tentation du protectionnisme. Or la défense de l’intérêt national de la France ne peut plus être uniquement nationale.
4 pays européens font partie des 10 pays les plus puissants du Monde : L’ Allemagne, la France, la Grande Bretagne et l’Italie. Tous les 10 ans un pays européen sort du tableau. La France et l’Europe ne peuvent pas se contenter d’être spectateurs  en sortant du  tableau et en prenant le risque de devenir des  sous-traitants de la Chine.
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L’ Europe est identifiée aux technocrates de Bruxelles  car  le pouvoir politique leur a laissé la place.
S’il n’y a pas d’hommes politiques pro-européens il ne peut pas y avoir d’opinions publiques pro-européennes (Guy Verhofstadt).
A la Commission se trouvent les  moins aptes, les moins charismatiques. Ainsi on ne fait pas d’ombre aux chefs d’Etat. S’ajoute aussi le fait qu’au moment des  élections au Parlement Européen les partis politiques cherchent  à recaser des candidats dont personne ne veut et dont l’engagement pro-européen ne saute pas aux yeux. Nathalie Griesbeck par d’un cimetière des éléphants.

L’Europe qu’il nous faut demain doit être une  Europe déterminée, authentique, lisible, plus démocratique (Nathalie Griesbeck)
L’Europe  doit passer par l’engagement, la démocratie, le débat public et le changement. Il nous faut une Europe forte et ambitieuse. Nous devons prendre l’habitude de parler d’Europe et ne pas laisser  le changement et l’engagement à l’extrême gauche,  à l’extrême droite et plus généralement aux anti-européens.
L’Europe c’est 7% de la population mondiale, 25% du PIB et 50% des dépenses sociales dans le monde. L’Europe n’est pas une option, elle est vitale.
Il faut partir de la dimension concrète des problèmes sans pour autant abandonner le rêve. Il faut développer une solidarité de sentiments et pas seulement une solidarité de fait. Il faut faire rêver mais sans mentir et sans attiser les peurs, ne pas donner à croire qu’il y a des solutions toutes faites.
Il faut un changement de gouvernance avec des personnalités fortes, des gouvernants  à la hauteur du projet.

Il faut aller vers une union fiscale, sociale, budgétaire, un gouvernement européen, un parlement européen fort, une union bancaire pour que l’argent aille vers l’économie réelle.
Il faut aller vers l’harmonisation des régimes sociaux. Il faut réfléchir à l’imposition sur les sociétés, à la TVA, au produire en France parce que le rêve européen c’est aussi des projets industriels du futur.

Nous avons aussi le devoir de cultiver une culture exceptionnelle  (Francesco Rutelli).
L’enjeu européen prend toute sa valeur quand on a conscience qu’on a la charge d’une civilisation. Défendre l’exception culturelle c’est défendre la civilisation européenne. L’Europe a été créée pour que les gros ne l’emportent pas sur les petits. Nous devons présenter cette défense des petits à l’ensemble de la planète, refuser la domination des uns sur les autres .

Nous devons relever le défi du débat européen.  C’est aux européens de proposer les changements dont l’Europe a besoin : plus d’Europe et mieux d’Europe.
Nous sommes une minorité pour retrouver une majorité pro-européenne  (Francesco Rutelli).

Les valeurs de l’Europe ce sont la solidarité, la liberté, la culture par l’autonomie de la personne et ces valeurs peuvent se retrouver  en Allemagne, dans la philosophie des lumières, dans les racines chrétiennes de l’Europe.
Il faut partir de ce que l’on a en commun et remettre l’homme au cœur du projet européen.

*Le Parti Démocrate a été fondé en 2004 par François Bayrou et Francesco Rutelli et regroupe les partis centristes qui siègent au Parlement Européen dans le groupe ADLE (Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe) Les députés européens Modem dont Marielle de Sarnez, Nathalie Griesbeck et Robert Rochefort, tous trois présents à ce forum,  siègent au sein de ce groupe.