Béatrice DOUTRIAUXLa moralisation de la vie publique est un sujet qui s’est imposé dans le débat présidentiel comme le montre l’installation cet été d’une commission de réflexion « pour la rénovation et la déontologie de la vie publique ». Les propositions qui en découleront, si elles sont adoptées, devraient contribuer à renouer le contact entre les citoyens et leurs élus.

Le chantier qui s’ouvre est important : C’est ainsi que la question du non cumul de mandats exécutifs nationaux ou locaux doit être tranchée et ce n’est pas simple dans un pays centralisateur. Il ne s’agit pas pour autant d’interdire tout cumul car un élu ne doit pas être déconnecté des préoccupations de la population.

Dire non au cumul des mandats c’est refuser de faire d’une élection nationale une élection locale. C’est permettre le renouvellement et la diversité des élus. C’est asseoir plus durablement la parité dans les assemblées locales ou nationales car sur ce sujet la France est loin de faire preuve de sa modernité. Le non cumul c’est aussi limiter l’absentéisme de l’une ou l’autre des assemblées et favoriser un travail de qualité auquel ont droit nos concitoyens. La situation économique et sociale continue à se détériorer. Elle nécessite de trouver des solutions nouvelles et durables au niveau européen. Il faut y consacrer le maximum de temps et d’énergie. Le MoDem défend la suppression de la délégation de vote et la généralisation des scrutins publics à l’Assemblée Nationale.

L’ensemble des mouvements politiques de la société française doit pouvoir s’exprimer de façon autonome, ne pas être conduit à une forme de soumission politique. Les candidats doivent refléter la diversité sociale. Les femmes ne doivent plus faire les frais du mode de scrutin. Ce sont les scrutins de liste comme pour les élections municipales qui favorisent l’ouverture. C’est l’introduction d’une dose de proportionnelle à laquelle le MoDem est favorable qui favorise une expression plus indépendante. Une véritable réflexion doit donc bel et bien s’engager. Le débat d’idées et la démocratie en sortiront renforcés. Le diagnostic sur la santé de notre vie publique est fait depuis longtemps. Il a été l’objet de nombreux travaux. Cette commission apportera-t-elle seulement une plus-value à ce que l’on sait déjà ? Il faut maintenant passer à l’action, proposer un calendrier des réalisations, et le soumettre par référendum à nos concitoyens. Faisons preuve de courage et de volonté politique !