300Table ronde avec Jean Peyrelevade, Claude Rolin, Christian de Boissieu, Guy Verhofstadt et Robert Rochefort – Université du Modem 2015.
Pas de croissance sans plus d’intégration économique, une union monétaire avec une union politique, un marché obligatoire unique, une réforme et une redynamisation du modèle économique et social européen (Guy Verhofstadt)

La croissance c’est l’investissement en innovation. Passer à une économie durable nécessite de l’innovation, plus de technologie. Or, n’investissons pas assez.
Au niveau européen le niveau d’épargne est supérieur à ce qui est investit. Il n’y plus de solidarité entre les économies européennes. Les pays forts ne recyclent plus leurs excédents dans les pays européens. La zone monétaire ne fonctionne plus depuis 2007. Nous n’avons pas de vision macro de l’Europe. Il faut un élément de fédéralisme européen.
Les marges des entreprises d’avant la crise ne sont pas encore reconstituées si on se compare à l’Allemagne. On a des tabous comme la durée du travail, le statut des fonctionnaires, le capital (pour le centre l’argent c’est sale !). Les revenus du capital sont taxés plus fortement que les revenus du travail. Plus on investit plus on a des revenus du capital et donc plus de taxation. Par conséquent on multiplie les niches fiscales pour contourner les obstacles ce qui constitue des attaques corporatistes contre la République. Ne laisser jamais un tabou traîner (Jean Peyrelevade)

Le centre c’est la capacité de réfléchir, d’agir, en mettant l’individu au centre. Nous serons dans une impasse s’il n’y a plus de chemin pour sortir des difficultés.
Les conditions pour reconstruire une croissance intelligente et durable :
– la gouvernance doit s’appliquer à la zone euro.
-le parlement européen doit être doté d’une initiative législative. L’Europe doit disposer d’un budget dédié.
– les activités bancaires doivent être séparée et la concurrence fiscale supprimée.
– Les investissements : Budget autonome, intégration de l’investissement public, investissement en terme d’éducation et de formation, mise en œuvre d’une véritable stratégie de l’alternance européenne, développer une politique industrielle car l’économie de services ne peut pas suffire.
-Le dialogue social : Nous ne nous en sortirons pas sans un dialogue social constructif.
Le niveau européen peut nous permettre de sortir la tête haute.

L’Europe est le maillon faible de l’économie mondiale et la France en dessous de la moyenne de la zone euro. Tant qu’il n’y aura pas de croissance la question du chômage des jeunes ne sera pas réglée.