Nous étions réunis à l’Hôtel Marriott ce week-end pour le congrès du Modem qui fête cette année ses 10 ans. François Bayrou prend la parole pour souligner qu’Emmanuel Macron ressemble à ce que nous avons entrepris en 2007. Le Modem est complémentaire d’En Marche et la majorité doit constituer la maison commune.

Morceaux choisis de ce week-end :

L’atelier « Les institutions et la démocratie »

La démocratie rappelle Jean-Louis Bourlanges c’est la préférence pour les idées qui rassemblent. Emmanuel Macron avec le concours de François Bayrou a permis d’ouvrir ce chemin. La démocratie c’’est aussi le respect de la minorité citant Jean Cocteau « Il faut s’envisager avant de se dévisager.

Le centrisme n’est pas le juste milieu pour Laurence Vichnesky qui revendique la mise en d’un véritable pouvoir judiciaire inscrit dans la Constitution,  la réunification des juridictions administratives et judiciaires et l’indépendance du Parquet. Nous devons nous maintenir sur des propositions fortes.

 « L’économie et le modèle social » : introduction de Julien Denormandie, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires
Le cœur de l’économie c’est le modèle social et pour en parler François Bayrou a invité Julien Denormandie dont la vision est proche de la nôtre et qui introduit les débats
Le Modem a ouvert la marche reconnaît Julien Denormandie et la relation entretenue avec le Modem est une relation exigeante et féconde.
Notre société évolue : mobilités, emploi, structures familiales.  Les citoyens sont en demande d’efficacité et de transparence.
Il faut toujours se poser la question des valeurs qui nous guident. Il faut placer l’utilité au cœur de ce que nous faisons.
Nous devons garantir liberté et protection. La liberté est le socle d’une société de confiance. Protéger sera possible parce qu’on aura libéré.
Le modèle économique et social doit être inclusif. Le modèle économique et social doit être totalement connecté (haut débit – lutte contre les fractures territoriales).
Il faut s’engager sur la transition énergétique, le numérique.
Il faut lutter contre la pauvreté, l’évasion fiscale. Réfléchir à d’autres structures de la dette plutôt qu’à la réduction de la dette.
Comment répondre aux besoins de logement dans les territoires quand les prix ne baissent pas, quand les emplois sont dans les métropoles. Il y a des non logés, des mal-logés. Le modèle social français devrait inspirer un modèle de législation européenne.
C’est l’humain qui est au centre. Le modèle social c’est faire vivre une solidarité du quotidien. Il faut trouver les solutions et les porter dans le respect des valeurs que sont la méritocratie, la justice sociale et fiscale.  Trois piliers : l’unité (sentiment d’appartenance) l’école et le service universel

Christophe Castaner, Délégué national de la République En Marche

Nos deux formations sont complémentaires et travaillent de concert. Le Modem qui fête ses 10 ans a fait preuve de ténacité dans sa volonté depuis le congrès de Villepinte de changer la vie politique française. Le Modem a fait preuve de lucidité en matière budgétaire, écologique, européenne. Répondre favorablement à l’offre de services de François Bayrou était une évidence pour Emmanuel Macron. L’Europe est notre garantie. Le mouvement En Marche va organiser sa grande marche pour l’Europe et le Modem est invité à prendre sa place.

Edouard Philippe, Premier Ministre
La politique est affaire d’engagement, de conviction, de discussion.
François Bayrou a une une prescience de la recomposition politique sur un mouvement central auquel peu croyaient. Pour autant la recomposition politique n’est pas achevée. Nous devons accepter l’élargissement de la majorité.
Le clivage est aujourd’hui entre une société ouverte et une société fermée. Droite et gauche nous regardent comme la poule regarde le couteau.
Emmanuel Macron n’a pas choisi un lieutenant ou un obligé comme premier ministre.
L’important c’est la méthode, la clarté et la cohérence de l’action.
Le Modem est un partenaire utile, inventif, fiable. Exigeant en interne et fiable à l’extérieur.
Nous devons maîtriser notre dette, nos dépenses pour redonner crédibilité et souveraineté.

Pierre Moscovici, Commissaire européen
Fait part de son amitié pour François Bayrou qui a fait preuve de courage en choisissant François Hollande. Il reconnaît que sa formation politique a commis une « faute de goût » et une faute politique en ne lui tendant pas la main en 2012. François Bayrou a apporté la preuve que le centre n’est pas toujours arrimé à la droite.
L’Europe ne peut pas être seulement le véhicule d’adaptation à la mondialisation.
A propos de la maison commune, il rappelle que Valéry Giscard d’Estaing et Fra,çois Mitterrand n’ont pas fait de liste commune, que dans une maison commune il y a plusieurs chambres et qu’il faut savoir avec qui on va en partager une !
L’état de droit et nos valeurs fondamentales ont subi quelques assauts. Expliquer l’Europe est incontournable. Les électeurs jugeront un projet et la politique reprendra ses droits.
Les populistes n’ont pas perdu la guerre. Le FN reste en embuscade quand ce n’est pas certains leaders de la droite qui en reprennent les idées.
L’Europe a su apporter des réponses à des crises ouvertes (Brexit, paradise papers).
L’élection d’Emmanuel Macron a ouvert une fenêtre pour une Europe politique. L’Europe c’est toujours le couple franco—allemand. Quand Paris/Berlin/Bruxerlles vont de l’avant, l’Europe va de l’avant.
Nous avons trois défis à relever :
-Celui des valeurs : on ne combat pas le FN en reprenant ses idées
-Celui des inégalités : Il y a une France qui réussit et une France qui décroche. Il y a une Europe périphérique et la question du partage de la croissance va se poser. La solidarité et l’éduction doivent être au cœur du budget européen.
-Celui de la démocratie : Il faut ouvrir la porte de l’euro-groupe, donner plus de force au parlement.

Les citoyens doivent être fiers d’être européens et cet horizon de fierté et atteignable.

Discours de clôture de François Bayrou
Ce congrès est un commencement. On peut s’appuyer sur un idéal pour changer le monde.
Notre engagement n’a jamais faibli. Nous avons un patrimoine, une histoire et des inspirateurs.
Quelque chose a changé dans l’image que la France a d’elle-même, dans le climat de la vie politique et de la vie civique.
Emmanuel Macron a été porteur et défenseur de la sève qui commençait à monter en janvier 2017.
Il a su avec sa jeunesse, l’enthousiasme qu’il  a su focaliser, la liberté d’esprit qui est la sienne faire naître un monde nouveau. C’est une fierté de soutenir et de participer à ce renouveau.
La politique doit être menée dans la cohérence de la pensée et de l’action.
Emmanuel Macron a fait naître un espoir au-delà de nos frontières.
Notre responsabilité n’est pas seulement d’adapter la Franc aux réalités économiques du monde. Nous sommes une force pour aider à porter un projet dans le monde.
Les inégalités croissantes sont un danger pour les sociétés dans le monde. Elles sont un danger pour l’Europe et pour la France. Il faut défendre l’école, l’université, la santé et leur gratuité qui a permis d’échapper à ce mouvement. La France a la responsabilité de proposer au monde la loi du plus juste. C’est ainsi qu’elle sera elle-même. Il faut porter un projet, refuser un projet de soumission. Il faut une volonté de construire autre chose et cela passe par un certain nombre de choix : lutter contre les monopoles, penser différemment le projet social c’est-à-dire en dehors des allocations, et cela passe par une incitation à reprendre le travail tout en continuant à les percevoir, remédier aux discriminations liées à la naissance, aux conditions sociales. L’école doit apporter ce qu’on ne trouve pas ailleurs et d’abord la maîtrise de la langue parce que pouvoir traduire ce que l’on pense est essentielle. On évite ainsi la violence générée par l’impuissance à exprimer ses sentiments. La culture générale est aussi importante car elle est la boussole et la carte pour se retrouver dans la jungle du monde. Il faut lutter contre la solitude qui frappe toutes les générations. Il faut soutenir l’idée de deuxième chance.
Il nous faut bâtir un projet économique, social mais aussi démocratique pour la France.