Béatrice Doutriaux

A l’issue des élections présidentielles de 2007, j’ai choisi de m’engager en politique dans un projet de construction d’un parti indépendant refusant la bipolarisation de la vie politique imposée depuis 1958, un projet où la recherche du meilleur pour l’homme doit être au cœur des décisions qui le concerne. Je reste fidèle à cet objectif.

 

Je suis élue Modem à la ville de Grenoble depuis 2008 dans une majorité socialiste mais cela ne m’empêche pas de faire entendre la voix Modem.

 

Ma déception a été grande dimanche soir devant le score électoral réalisé par François Bayrou qui n’a pas réussi à convaincre de la pertinence de ses propositions, réalistes et pragmatiques. Déception après le travail fourni sur le terrain par les militants qui m’entouraient et qui n’ont pas ménagé leurs efforts ces dernières semaines, et particulièrement dans les derniers jours qui sont souvent décisifs.

 

 

A l’issue de ce premier tour, comment ne pas déplorer également le score élevé du Front national. Gardons à l’esprit que nous ne pourrons combattre les idées de l’extrême droite dans les années à venir qu’en les analysant de façon lucide et en apportant aux électeurs de vraies réponses à leurs problèmes et leurs ressentiments qui, eux, sont bien réels.

 

Ma conscience démocratique et républicaine me pousse à me rendre aux urnes et à choisir entre Nicolas Sarkozy, François Hollande ou le vote blanc.

 

Je ne voterai pas pour Nicolas Sarkozy. Ses choix politiques ont reposé dès le début de son mandat sur la division des français, l’argent comme seul gage de la réussite, la perte du sens de la loi devenue une réponse à l’émotion, les concessions à certains principes constitutifs de notre République.

 

A titre personnel, je voterai le 6 mai pour François Hollande.

C’est un homme dont les valeurs humanistes sont reconnues, un homme respectueux de la République. Il est favorable à la moralisation de la vie publique, au non cumul des mandats, à la restauration d’un vrai dialogue social dans le pays et à l’éducation.

En tant que femme engagée en politique, adhérente de mouvements féministes, je me réjouis également que François Hollande soit l’un des 5 candidats à avoir signé le pacte pour l’égalité pour passer de l’égalité de droit à l’égalité de fait. Nicolas Sarkozy ne l’a pas signé.

 

Au cours de cette campagne, nous avons mis l’accent sur l’urgente nécessité qu’il y a à redresser le pays et à sortir de la spirale de l’endettement, par une augmentation des recettes mais aussi par une réduction des dépenses publiques, dans le respect des principes de justice et de solidarité.

Certaines propositions économiques de François Hollande ne vont pas dans ce sens et bien sûr m’interpellent. J’attends de François Hollande s’il est élu Président de la République qu’il fasse des choix clairs et prennent les décisions nécessaires, au risque de se faire rapidement dicter la politique du pays par ceux qui nous prêtent de l’argent et ainsi conduire tout doucement mais sûrement à la remise en cause du modèle social auquel nous sommes tous attachés.

 

Béatrice Doutriaux

Adjointe Modem au Maire de Grenoble