J’ai assisté samedi 14 juin à la journée « Le féminisme fait le printemps » à l’initiative de la Métropole grenobloise. Une journée qui fut très riche en terme de contenus.
Mes choix se sont portés sur 4 sujets « Démocratie et projets de société. Et les femmes? ,« Comprendre le backlash masculiniste », « Déconstruire les récits sexistes et réactionnaires : le rôle des médias » et « le plan d’urgence pour l’égalité » d’Oxfam.
Avec Cécile Duflot, Corine Lemariey et Sofia Boutrih Il a été question du droit de vote des femmes dont on doit l’amendement qui l’instaure en 1944 au député communiste Fernand Grenier, droit que les femmes doivent utiliser et comme l’a souligné Cécile Duflot même lorsque les candidats déplaisent parce que nos grands-mères se sont battu pour cela.
La parité dans les communes de moins de 1000 habitants est une avancée très positive pour les femmes, à elles de s’en saisir parce que c’est en arrivant dans les sphères du pouvoir qu’on peut faire, faire avec sa différence, avec son regard.
Les femmes sont engagées, très actives dans les associations, dans leurs quartiers. Elles participent au maintien du lien social pourtant lorsqu’il s’agit de s’exprimer publiquement, les hommes repassent sur le devant de la scène. Il faut que cela change.
Pour que les femmes comptent il faut les compter dans les postes de représentation du pouvoir occupés par 28% de femmes seulement loin donc de la parité réelle alors qu’elles représentent 50% de l’humanité).
Cécile Duflot est revenu sur le comportement sexiste des députés essentiellement de droite (même si certains d’entre eux étaient consternés) qui l’ont sifflée à l’Assemblée nationale et qu’elle a attribué après réflexion au fait que femme politique puissante + chef de parti politique + robe a provoqué chez eux un « court-circuit » parce que sa robe était celle de leur mère alors que jusque là les femmes en politique gommaient les éléments féminins optant pour des vêtements invisibles.
On peut avoir un exercice du pouvoir féministe, mener des missions très simples, sans beaucoup de moyens mais avec de la volonté politique.
La parité ce n’est pas l’affrontement c’est le rééquilibrage.
Le courant masculiniste est en plein essor et tient à la perte de privilèges que beaucoup d’hommes ne supporte pas, à la fin d’un ordre social établi explique Vincent Edin. Mais derrière ce courant qui rencontre beaucoup de succès auprès de jeunes hommes qui se radicalisent contre les femmes il y a les plateformes numériques et les intérêts financiers qui y sont associés et qui n’ont aucun intérêt à la modération. Malheureusement on trouve des femmes alliées de ce courant qui se caractérise par la haine de l’égalité, la haine des normes.
Sur les médias là aussi beaucoup de choses à dire avec Salomé Saqué, Nesrine Slaoui, Victoire Tuaillon et Rose Lamy : médias possédés en majorité par des milliardaires, tendance à classer des journalistes que l’on sait militantes ou supposées proches de partis politiques comme des « pas vraiment journalistes » au motif qu’elles seraient incapables d’objectivité, comme si la neutralité existait lorsqu’un média tel qu’il soit choisit privilégie tels titres, tels sujets et telles personnes pour le traiter.
Le traitement médiatique des affaires de violences envers des femmes s’améliore mais il faut compter maintenant avec les réseaux sociaux dont les enjeux sont culturels et sociaux. Les supprimer non mais éduquer les enfants est une nécessité.
Comme l’a souligné Oxfam si les français sont favorables à l’égalité hommes/femmes ce n’est pas un déterminant du vote et les pouvoirs publics ne se sentent donc pas véritablement engagés.
Les conférences, tables-rondes ont fait le plein. J’ai observé avec beaucoup de satisfaction qu’il y avait plein de jeunes femmes et c’est un signal encourageant car il faut continuer à partager, échanger, transmettre pour qu’on puisse avancer sur le chemin de l’égalité car si on s’arrête on va reculer.